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dimanche 26 décembre 2010

Les thèses de Bombard sur la survie en mer

Alain Bombard, médecin et biologiste français, est mondialement connu pour sa traversée en solitaire de l'océan Atlantique, d'une durée de 65 jours, à bord d'un canot pneumatique (zodiac). Son expérience l'a incité à énoncer différentes règles de survie en mer, qui ont fait l'objet de vives critiques.


Alain Bompard à bord de l'Hérétique
En 1952, se spécialisant dans les questions de survie en mer il part de la principauté de Monaco à bord d'un Zodiac, l'Hérétique, doté d'une voile et avec de rares équipements, dont un sextant, un filet à plancton, des cartes et quelques livres.
Bientôt il se retrouve sans rien à l'horizon, au bon vouloir du vent et des courants. Les premiers jours, il se nourrit comme prévu : eau de mer et jus de poissons. Mais il devra attendre 3 semaines pour voir la pluie. Petit à petit, la peur de la mort, les diarrhées et la perte de poids l'affaiblissent. La mer se déchaîne et l'oblige à écoper sans arrêt et toujours avec les moyens du bord : sa chaussure ou son chapeau.
Au cinquantième jour, il rédige son testament. "Je tiens à dire que mon expérience est valable pour cinquante jours. Ce n’est pas parce que j’arrive mort que les naufragés doivent désespérer", écrit-il. Les dernières semaines seront très dures mais il finira par toucher terre à la Barbade le 23 décembre 1952 après 64 jours de mer. Il est dans un état de santé déplorable et doit être hospitalisé.
De retour en France, il est attendu par de nombreux journalistes et sa popularité augmente, bien que certains doutent encore et le soupçonnent d'avoir triché. Avec le récit de cette aventure, Naufragé volontaire, publié en 1954, il acquiert une renommée mondiale.


Naufragé volontaire Alain Bombard
Bombard avance deux importantes thèses concernant la survie humaine en mer.
Premièrement, il prouve, par son expérience dans l'océan Atlantique, qu'il est possible à un naufragé de survivre pendant un certain temps en mer sans eau potable ni aucune provision.
Deuxièmement, il estime que l'une des principales causes de décès de naufragés n'est pas la faim ou la soif, mais la terreur et le désespoir. Il fonde sa thèse sur les naufrages tels que celui du Titanic, où certaines personnes sont mortes ou sont devenues folles même si elles avaient trouvé refuge dans les canots de sauvetage, mais aucun des enfants qui se sont retrouvés dans les canots de sauvetage n'a péri, et ceci du fait que les enfants sont moins sujets au désespoir et à la panique.


Conformément à ces deux thèses, Bombard donnait quelques conseils pratiques dans son livre "Naufragé Volontaire" :
Que manger : des poissons que l'on arrive à pêcher (à l'aide de fils de pêche) et du plancton (très riche en vitamine C, recueilli au moyen d'un filet)
Que boire : de l'eau de mer en petites quantités avant la soif et la déshydratation, sans dépasser un litre par jour, tout en buvant de l'eau extraite de poissons pressés (sauf certains poissons, comme les raies, dont le taux de salinité menacerait les reins), et de l'eau de pluie
Comment s'occuper : se donner un emploi du temps pour rythmer sa journée, et éviter l'ennui qui favorise le désespoir
Se méfier : des espadons (qui risquent de crever l'embarcation), des requins, mais surtout du désespoir (Bombard prenait sa tension chaque jour et la notait sur un carnet : ses minima ne se trouvent pas à la fin du trajet, mais aux moments de désespoir).

2 commentaires:

  1. Je le savais plus ou moins, merci des détails et du rappel à la mémoire.

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  2. Merci pour l'article qui continue de lui rendre hommage

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