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mercredi 17 novembre 2010

L'affaire des démons de Loudun

L'affaire des démons de Loudun (aussi appelée affaire des possédées de Loudun) est une chasse aux sorcières lancée par le cardinal de Richelieu en 1632 dans la ville de Loudun, située dans le département de la Vienne et la région Poitou-Charentes.


Urbain Grandier
Urbain Grandier, curé de l’Église Saint-Pierre du marché et chanoine de l’Église Sainte-Croix de Loudun, avait acquis une réputation de séducteur. En 1632, quelques religieuses du couvent des Ursulines de la ville l’accusèrent de les avoir ensorcelées, en leur envoyant, entre autres, le démon Astaroth (démon, Grand-duc très puissant et trésorier des Enfers) pour les amener à commettre des actes impudiques avec lui.
On pense aujourd'hui que la mère supérieure, Soeur Jeanne des Anges, qui semble-t-il, était tombé amoureuse de lui, l'accusa d’avoir employé la magie noire pour la séduire. Les autres nonnes se mirent peu à peu à lancer des accusations du même genre. Grandier fut arrêté, interrogé et jugé par un tribunal ecclésiastique, qui l’acquitta.


Malheureusement pour lui, Urbain Grandier avait publié, quelques temps auparavant, un pamphlet violent contre Richelieu. En outre, il s'opposait fermement à la destruction des murailles de la ville qui abritait un grand nombre de protestants. La tolérance d'Urbain Grandier envers les protestants et ses critiques jouèrent en sa défaveur.
Un nouveau procès fut instruit sur la demande de Richelieu. Interrogées une deuxième fois, les nonnes (et jusqu’à la mère supérieure) ne répétèrent pas leurs accusations, mais cela ne changea rien au procès où tout était décidé d’avance.
Après avoir torturé Grandier, les juges (Laubardemont, Lactance, et Tranquille) produisirent des documents prétendument signés par le prêtre comme preuve qu’il avait passé un pacte diabolique.
Le 18 août 1634, Urbain Grandier fut condamné à mort, torturé et brûlé. Il jura toujours être innocent.


On procéda également à de nombreux exorcismes sur les soeurs. Ils durèrent plusieurs mois voir plusieurs années pour certaines. On chercha un pacte avec le Diable sur le corps même des soeurs qui furent pour cela mises à nu et rasées. On tenta de trouver une zone insensible sur leurs corps, preuve du contact avec la griffe du démon, en vain.

6 commentaires:

  1. La bêtise humaine à l'état pur. Que ne ferait on pas au nom de la religion

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  2. En terre d'Islam, les sœurs auraient toutes été lapidées et l'"imam" s'en serait sorti sans problème. Cherchez l'erreur...

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  3. On trouve les minutes du procès sur gallica :

    http://gallica.bnf.fr taper 'Urbain Grandier' dans la zone recherche

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  4. On sait depuis peu, que toutes les personnes qui donnaient des signes d'ensorcellement avaient tous les mêmes réactions, mélangées aux hallucinations,
    convulsions et douleurs diverses qui venaient d'un champignon: L'Ergot. Ce champignon se développe dans les années chaudes et humides dans les épis du seigle, orge et grain. Aujourd'hui de l'ergot, on obtient le LSD et des médicaments contre le mal de tête. On pense que plus de 40.000 personnes ont été brûlées ou pendues en Europe durant le moyen-âge parce que accusées d'avoir été la cause de ces "épidemies" appelées aussi démonopathies collectives.

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  5. PS: En 1887 dans le petit village de montagne de Verzegnis dans le Frioul, une partie de la population féminine fut prise et internée à vie dans une maison de fous exactement pour les mêmes motifs. Malheureusement, cette région, encore très croyante, continue encore aujourd'hui de croire que c'était l'oeuvre du démon et on en fait des théories et des thèses d'examen pour devenir journaliste ou psy...

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  6. Vous résumez bien vite une affaire complexe. Et les commentaires qui précèdent montrent à quel point, on méconnait la pensée et la culture d'une époque qui n'est plus la nôtre. La thèse de l'ergot de blé qui provoque des symptômes similaires ne peut pas être appliquée à tous les cas. En général, les crises dues à l'ergot conduise souvent au suicide des personnes atteinte, suicide suite aux hallucinations. Cette thèse est pratique mais en partie fausse. La psychologie individuelle et de groupe est plus à même de rendre compte de presque tous les cas de possessions. Pour ce qui est de la bêtise humaine à l'état pur, je pense que nous n'avons, notre époque n'a, aucune leçon à donner. Elle a fait bien pire.

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